Une fois arrivé à la sortie, Sanael ne regarda toujours pas le roi. Il fixa ses pieds, le regard un peu perdu dans le vide, lorsque le roi posa sa question, il ne réagis pas. Il réfléchis quelques instant, puis dit d'une voix neutre:

-Je vie par-ci....Par-là... Là où il y a de la verdure, je n'ai pas d'endroit fixe... Et je ne vois pas en quoi cela vous intéresse..Vous ne m’appréciez pas....

C'était froid venant de Sanael, mais il n’appréciait vraiment pas que l'on se méfie de lui ainsi. Il voulait partir dans l'immédiat, loin, très loin.... A l'autre bout de Second Life s'il le fallait.
Il n'allait plus revenir à Desidia, c'est ce qu'il se dit. Ce n'est pas qu'il n’appréciait pas le roi, mais il se dit que s'il ne lui faisait pas confiance, il ne le fera jamais alors il préférait ne plus le revoir.

Le botaniste mettait intentionnellement de la distance entre eux deux, son regard fuyant, le ton neutre, l'expression figée ainsi que l'écart entre eux.
Le blond, ne dit rien de plus laissant un nouveau silence peser entre eux. Il tourna les talons, puis s'inclina légèrement avant de finalement dire:

-Je m'en vais... Portez vous bien, pour vos problème de sommeil je vous conseil de prendre une tisane... Consultez un herboriste il vous donnera les plantes qui vous conviendrons.

Il se redressa, ne regardant toujours pas le roi -alors qu'auparavant, il n'hésitez pas à le regarder dans le blanc des yeux-. Il tourna les talons, puis il commença à repartir il passa entre les deux gardes à l'entré, puis dit doucement avec une légère boule dans la gorge:

-Adieu...

C'était clairement dit avec l'intention de ne plus revenir, si le roi voulait le revoir, il devrait le chercher car il était décidé à ne plus revenir dans ce palais...

Urgh... Quel mot désagréable.
Je n'arrive pas à trouver quoi dire pour le retenir encore un peu.
Pourquoi est-ce que je veux le retenir, d'ailleurs? Qu'il parte! Je n'en ai que faire. Qu'il s'en retourne à ses plantes, je n'ai besoin de lui. Me voilà aigris, tiens. Les battements de mon cœur frappent ma poitrine comme quelque puissant marteau. Un crissement dans l'oreille m'agace, semblable au murmure d'une souris me prodiguant divers conseils éclairés.
Cessez!
Un ruisseau viens laver l'enfer qui brûlait mon corps. Je m'en retourne à mon château, où je retrouverais ma tranquillité absolu.
La petite voix s’énerve. Bon à rien, qu'elle dit, tu n'es qu'un idiot!
Eh oui. Idiot. Je l'ai toujours été, pourquoi arrêter? Voilà qu'elle perd ses arguments. Je tente de sourire en relevant la tête avec fierté, emportant mon pas jusqu'au seuil du palais glorieux. Ces deux derniers jours furent bien trop agités, je mérite quelques repos.
Une mélancolie cependant m'emporte, me fait me retourner.
De nouveau les marteaux cognent. Il s'est déjà bien éloigné le petit être blond, je ne puis plus le rattraper.
Pourquoi tout s'emporte en moi lorsque mes yeux sur son dos se posent? Ma main ne demande qu'à le saisir, mes pieds qu'à courir.
Mes dents se resserrent sur la pulpe de ma lèvre. Je gronde à moi même de stopper mes sottises.
Mon corps pourtant se déchaîne, il ne veux plus m'écouter, il me fait la morale. Tu veux toi aussi le rattraper, arrête d'être aveugle!
Et bien si, je suis aveugle! Tais toi corps, ici c'est moi qui commande.
Enfin les portent se referment derrière moi. Je vais sans plus rien penser rejoindre ma chambre. Il faut oublier, c'est du passé, arrêtons d'y penser.
Je triomphe des protestations.
Soulagé de tout ce vacarme, je m'enferme dans un autre. Plongeant les écouteurs dans mes oreilles j'y laisse se déverser des trilles enragées qui paradoxalement calment mon tourment.
Exténué par le début de cette journée, je me laisse divaguer et entraîner dans un monde coloré.